Alors que l’intelligence artificielle occupe une place toujours plus importante dans notre quotidien, un secteur essentiel pourrait être impacté par le développement rapide de cette technologie : la défense. Et il se pourrait bien qu’au cours des prochaines décennies, l’IA soit en capacité de piloter des avions de chasse… En toute autonomie. 


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    Lentement mais sûrement, l'intelligence artificielle se taille une place de choix dans le domaine de la défense. En Europe, des compagnies comme Helsing se spécialisent dans le développement de ces nouvelles IA destinées à offrir un soutien de choix aux armées. Plusieurs plateformes ont connu une automatisation au cours de ces dernières années, et des personnalités telles qu'Elon MuskElon Musk ont dénoncé les programmes aéronautiques « dispendieux », à l'image du F-35 américain et ses deux mille milliards de dollars alloués au développement. Si les drones sont devenus des outils incontournables du champ de bataille, se pourrait-il que les avions de chasse de demain soient pilotés grâce à l'intelligence artificielle, gagnant ainsi en autonomie et réduisant le rôle des pilotes ?

    Quand les avions se pilotent… Sans pilotes !

    On pourrait arguer que l'autopilote équipant les avions des flottes aériennes à travers le monde sont une première ébauche de l'automatisation des aéronefsaéronefs. Pourtant, cette technologie est loin d'être comparable à l'intégration de l'IA ou au machine learning. Des compagnies comme Boeing commencent à implémenterimplémenter de l'intelligence artificielle sur leurs appareils commerciaux, notamment avec l'Airplane Health Management, offrant aux pilotes des données de maintenance en temps réel sur l'état de l'avion.

    Avec pour base un F-16 modifié, l’U.S. Air Force a réussi la prouesse de faire voler un chasseur piloté en autonomie par une IA, à plusieurs reprises. © U.S. Air Force, Shield AI
    Avec pour base un F-16 modifié, l’U.S. Air Force a réussi la prouesse de faire voler un chasseur piloté en autonomie par une IA, à plusieurs reprises. © U.S. Air Force, Shield AI

    Si les compagnies aériennes font évoluer leurs flottes avec les nouvelles technologies, c'est aussi le cas des avionneurs de la défense. En mai 2024, le secrétaire d'État de l'U.S. AirAir Force embarquait à bord d'un F-16 modifié, le X-62A VISTA (Variable In-flight Simulator Test Aircraft), sur la base aérienne d'Edwards, en Californie. Sa particularité ? Une intelligence artificielle avait pour objectif de piloter le chasseur, bien qu'un pilote soit présent dans le cockpit pour assurer la sûreté de la manoeuvre. Une fois dans les airs, l'IA avait pour mission de réaliser des manœuvres tactiques dans la cadre d'un faux dogfight, un combat contre un autre avion de chasse contrôlé par un humain. L'opération est un véritable succès, l'IA réussissant à établir une égalité, ouvrant de nouvelles portesportes sur les technologies de demain.

    Des escadrilles autonomes pour les guerres de demain ?

    Outre l'impressionnante démonstration de l'U.S. Air Force, l'intégration de l'IA au sein de ses plateformes les plus modernes est en passe de devenir un projet de grande ampleur. Le gouvernement américain souhaite déployer les premiers systèmes dans l'armée de l'air à partir de 2028, pour atteindre mille appareils équipés d'IA à l'horizon 2040. Car les résultats sont prometteurs, le VISTAVISTA ayant démontré ses capacités de combat en neutralisant des cibles en vol.

     

    L'avenir de l'U.S. Air Force se profile pour être synonyme d'automatisation, entre ses hypothétiques avions de chasse pilotés par l'IA et ses drones de plus en plus sophistiqués. Avec ces progrès technologiques, les autorités promettent ainsi une réduction drastique des risques humains lors de campagnes aériennes. Mais l'utilisation de tels appareils questionne sur le plan éthique : peut-on laisser à l'intelligence artificielle de telles marges de manoeuvre lors d'opérations impliquant la neutralisation de cibles ennemies, notamment ? Ce qui semblait être de la science-fiction il y a encore cinq ans se concrétise désormais. Mais pour l'heure, seuls les États-Unis maîtrisent la capacités à faire voler leurs avions de chasse seuls.